CONFLUENCE: lumières ni d’Orient ni d’Occident

Faits de jeunesse
Anecdote racontée par Moustapha Diop( cousin et compagnon de Cheikh Anta Diop), extrait de CONFLUENCE de Alpha Youssoupha Gueye

《Le tout jeune Cheikh Anta Diop est venu dire à son père adoptif Cheikh Ibrahima Fall: « Je vais chez Cheikh Ahmadou Bamba, lui il donne des cadeaux ». Cheikh Ibrahima Fall lui répond: « Ah tu as raison, Cheikh Ahmadou Bamba a beaucoup plus de ressources que nous tous ». Ils se séparèrent dans un éclat de rire.》

《Pour marquer l’idée de confluence, la séparation entre les tomes est pour rappeler qu’il y a une autonomie qui jusque-là, a été de rigueur entre les œuvres de Cheikh Ibrahima Fall et celles de Cheikh Anta Diop. De prime abord, il semble qu’il n’y’ait point d’attache entre les deux. C’est pourquoi, il nous a semblé pertinent de connaître en profondeur les vies, actions et pensées de nos deux protagonistes. A travers des rapprochements factuels, nous découvrirons que des actes et faits anodins peuvent avoir une grande signification. Ce qui est une marque des grands hommes. Le peuple noir en quête de repères, doit approfondir la recherche sur ces deux figures historiques qui n’attendent qu’à être mieux connues pour être appréciées à leur juste valeur.

L’image de Cheikh Ibrahima Fall drapé dans un habit noir nous indique un chemin de vie et de vérité qui passe par le dépaysement mais nous amène à reconnaître l’écho de la voix de Cheikh Anta Diop. C’est dans cette perspective qu’il sera plus aisé d’entrevoir ce que Cheikh Ibrahima Fall représente particulièrement pour les Noirs, les Africains, les Musulmans. Aura-t-il été le trublion d’une confrérie locale ou était il porteur d’un message autrement universel où Religieux, Spirituels, Africains, Musulmans peuvent puiser la force de faire face aux nombreux défis du monde ?

Nous verrons au fil de l’ouvrage, l’intérêt d’écouter et de connaître Cheikh Ibrahima Fall. Quand Cheikh Anta Diop propose aux Africains un modèle de réappropriation religieuse, c’est la Voie mouride dont Cheikh Ibrahima Fall est le porte- étandard qu’il désigne comme exemple.

En effet, Diop demande aux Africains face à l’aliénation religieuse ambiante, de s’intéresser à l’étude de ce mouvement religieux au regard de l’importance capitale qu’il devra constituer pour l’Afrique noire en ayant réussi à se développer de manière autonome. C’est précisément dans la coproduction (avec Cheikh Ahmadou Bamba) de cette autonomie que Cheikh Ibrahima Fall s’est illustré jusqu’à mériter le titre de << Lamp Faal >>, << Lumière de la Voie ». Si nous intéressons à la Voie mouride ce n’est pas par orientation confrérique Mais c’est en tenant compte de la direction de Cheikh Anta Diop et des faits de civilisation faisant cohabiter le religieux, le spirituel, le scientifique, le Noir et l’Africain dans un pluralisme accepté.》

Extrait de l’Avant Propos du même ouvrage cité en haut…